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le mot & la chose | toutes les news, toute l'actu culturelle www.lemotlachose.com sur lemonde.fr en version blog le mot & la chose toutes les news, toute l'actu culturelle www.lemotlachose.com sur lemonde.fr en version blog ← articles plus anciens 02 juin 2016 jacques-emile blanche, portraitiste de la belle epoque deauville participe pour la troisième fois au festival normandie impressionniste avec une exposition intitulée « jacques-emile blanche, portraitiste de la belle epoque », à l’espace culturel le point de vue, jusqu’au 18 septembre. une belle initiative, voulue par la ville de deauville dans le prolongement du réveil des franciscaines, futur lieu culturel dont l’ouverture est prévue pour 2019 ! le musée des beaux-arts de rouen est le prêteur, à titre gracieux, des 26 toiles exposées, une galerie de portraits de l’artiste peintre blanche, alors au faîte de sa notoriété. l’occasion de remonter le temps perdu, à la recherche d’un artiste et d’un homme méconnu, qui portraitura le tout-paris et témoigna par son art des passants de la société mondaine, intellectuelle et artistique de la fin du 19 e siècle jusqu’au premier conflit mondial. jacques-emile blanche fréquenta dès son plus jeune âge les figures littéraires, musicales et picturales les plus talentueuses de son époque, grâce à un père médecin psychiatre de renom qui avait, entre autres patients illustres, guy de maupassant et gérard de nerval. le jeune jacques tenait salon à paris où se réunissait la société aisée et artistique. il entra ainsi en relation avec les musiciens stravinski, bizet et gounod, avec les hommes de lettres tels proust, mallarmé, gide, radiguet et cocteau, et enfin les peintres, comme renoir, manet ou encore degas. on peut comprendre l’attraction de blanche pour l’univers des arts. homme éclairé et instruit, il hésita à s’orienter vers la musique comme pianiste. c’est la littérature et la peinture qu’il embrassa : il choisit de dépasser la chronique mondaine à travers la touche expressive du pinceau et de la plume. en 1870, au cœur du conflit entre la france et la prusse, blanche rejoignit des amis à londres et se rapprocha de la société mondaine anglaise, il effectuera par la suite de nombreux séjours londoniens, où il possédait son propre atelier. anglophile distingué, il va des années plus tard y côtoyer les écrivains britanniques et irlandais les plus en vue, parmi lesquels oscar wilde et james « ulysse » joyce, ou encore le groupe de bloomsbury par l’entremise de virginia woolf, qui tient elle aussi salon avec sa sœur, la future peintre vanessa bell. de retour en france, il mit le cap à l’été vers la normandie, entre dieppe et deauville, pour y retrouver le monde parisien. riche héritier, jacques-emile blanche n’a nul besoin de vendre ses toiles pour vivre. de ce fait, il n’est pas un peintre de commandes, il choisit en toute liberté ses modèles. il réalisa le portrait de ses amis artistes, écrivains, musiciens, gens du monde ou anonymes dans un style proche de manet ou de l’école anglaise. son trait est rapide et flatteur. certaines œuvres de l’exposition sont à l’état d’esquisse, l’inachèvement et le non-finito sont d’une grande modernité. a l’exemple du portrait d’igor stravinski : le créateur du « sacre du printemps » semble vibrer comme un instrument, inachevé comme une étape du processus de création. jacques-emile blanche voulut saisir l’esprit et la pensée intellectuelle de cette période, un « courant de conscience », qui allait connaître bouleversements économique, idéologique et artistique sans précédant et secouer l’europe entière, avant de se propager au-delà des mers. plus rien ne serait comme avant dans ce monde que renferme la peinture de l’artiste. marcel proust écrivit à son sujet : « les peintres, comme les écrivains qu’il a aimés, c’étaient ceux qui devaient être grands un jour, un jour que lui vivait par anticipation, de sorte que ses jugements resteront vrais ». jacques-emile blanche eut un regard libre, visionnaire et intelligent à travers ses portraits. a l’instar de proust, dont l’encre noire et les ratures peinturluraient les pages de ses carnets, ses traits à lui, immortels sur la toile blanche, nous font retrouver un temps perdu. il ne fit pas un répertoire mondain, mais peut-être influencés par le travail d’un père psy, ses tableaux peuvent être vus comme une forme d’analyse pour comprendre le caractère de ses sujets. tout portrait est-il un autoportrait ? reportage écrit et réalisé par stéphane chemin pour le mot & la chose. voir cet article en version site lire tous les articles de stéphane chemin suivez-moi aussi sur twitter : @stayfanchemin + d’expos et d’art ici («jacques-emile blanche, portraitiste de la belle epoque », au point de vue à deauville, du 14 mai au 18 septembre 2016, http://www.deauville.fr/les-franciscaines-fetent-limpressionnisme ; tous visuels © stéphane chemin) publié dans actualité , expo , société , vie parisienne , voyage | marqué avec art impressionniste , belle époque , biographie de jacques emile blanche , biographie de peintres , biographies d’artistes , critique d'art , critique d'expos , critique d'expos paris , deauville expo , deauville exposition , deauville jacques emile blanche , expo , expo à voir , expo printemps 2016 , expo printemps 2016 paris , expos 2016 , expos en 2016 , jacques emile blanche , jacques emile blanche deauville , jacques emile blanche expo , jacques emile blanche expo deauville , jacques emile blanche exposition , jacques emile blanche exposition deauville , marcel proust , marcel proust a la recherche du temps perdu , mouvement impressionnisme , mouvement impressionniste , stephane chemin | laisser un commentaire 19 mai 2016 voir et entendre, éditions encre marine « l’homme recherche la vérité : un monde qui ne se contredise pas, ni ne trompe, un monde vrai – un monde où l’on ne souffre pas… il ne doute pas qu’il existe un monde tel qu’il doit être… visiblement la volonté de vérité est ici le simple désir de se trouver dans un monde qui demeure. » nietzsche, « fragments posthumes » ce livre est une invitation au cheminement philosophique de l’être, de ce que l’on croit voir et savoir pour veiller à son secret, tout en préservant l’inviolabilité du possible. de la prédominance de la vision au détriment de l’écoute. et pourtant : « si ce n’est pas moi, mais le sens, que vous avez entendu, il est sage alors de dire dans le même sens : tout est un ». mais alors quel œil a la faculté de voir, l’œil de la vue, l’œil de l’illusion, de la raison ou celui de l’immanence ? en somme, la question n’est pas de voir, mais d’être au monde, c’est-à-dire être à la fois dedans et extérieur pour vivre, pour « exister », ou pour être tout à fait précis, « vivre dans l’existant ». selon descartes, il y a trois êtres à distinguer, l’objet qui ne peut être vu que grâce à la lumière, la lumière divine, son image et le sujet pensant cette idée. voir et être vu est en quelque sorte, être en dehors de la réalité, une présence des choses réelles comme « absorbée » par le flux des images qui s’y substituent par la raison. « nous oscillons entre l’illusion de l’achevé et le vertige de l’insaisissable. au nom de l’achevé, nous voulons croire qu’un ordre unique existe qui permettrait d’accéder d’emblée au savoir ; au nom de l’insaisissable, nous voulons penser que l’ordre et le désordre sont deux mêmes mots désignant le hasard. » – perec, « penser/classer » a l’image d’orphée et d’eurydice : « les plus vives lumières du monde idéal ne caressent-elles pas la vue, tandis que les plus douces ténèbres du monde physique la blessent toujours ? » – balzac, in. « la peau de chagrin ». ainsi, les désirs qui sont aux côtés de la vie signifient aussi être à la porte de la mort. mais alors par quelle nécessité, voir l’amour des corps, le regard de l’autre, de l’autre et soi, sinon pour le regard de l’éternité ? cette critique n’a pas la prétention de donner une image raisonnée du livre de santiago espinosa,